En 1769, l’ingénieur français Nicolas Joseph Cugnot imagine un véhicule capable de transporter des objets lourds sans recourir à la traction animale. Une invention annonciatrice de la révolution industrielle à venir !
“Fardier” dérive de “fardot”
Retiré de l’armée en 1963, Nicolas Joseph Cugnot (1725-1804) n’a plus qu’une idée en tête : perfectionner le matériel et la logistique militaire, et l’une de ses principales préoccupations réside dans le transport de l’artillerie lourde. Jusqu’alors, les armées avaient recours à un caisson hippomobile constitué d’un châssis tiré par 2 à 6 chevaux. Mais en cette moitié du 18e siècle, l’énergie à vapeur est une technologie de pointe qui intéresse les ingénieurs et scientifiques de toute l’Europe. Cugnot, le premier, imagine employer cette force pour déplacer un véhicule.
Premiers pas de la locomotion à vapeur
L’ingénieur va bénéficier d’un siècle de recherches de ses prédécesseurs pour mettre au point son invention. Il sera soutenu dans son projet par le duc de Choiseul, ministre de la Guerre, qui convainc le roi Louis XV de financer un prototype au coût exorbitant. L’engin est doté d’un moteur à vapeur d’eau sous pression et de deux cylindres verticaux qui entraînent une unique roue motrice. En octobre 1769, les premiers essais sont lancés sur un modèle miniature, baptisé “cabriot”, et ils sont concluants ! Le Fardier, en taille réelle, sort d’atelier l’année suivante, devenant le premier véhicule à vapeur de l’histoire.
Ancêtre de l’automobile
Le premier train ne roulera que 50 plus tard, en 1812, et la première automobile verra le jour en 1886. Il s’agissait d’un tricycle doté d’un moteur à explosion à pétrole pouvant atteindre 15 km/h. Alors, si l’on devait remonter la préhistoire des véhicules à moteur, le Fardier de Cugnot serait notre Lucy… ou notre Toumaï. Mais si l’invention n’est pas entrée dans la mémoire collective, c’est pour simple raison : le Fardier s’est révélé être un fiasco ! Sa première mise en circulation fut inaugurée par un accident : les freins ne répondirent pas et l’engin fonça droit dans un mur. Après réparation, le prototype fut entreposé au Pavillon de l’Arsenal puis oublié pendant 30 ans, avant d’être sauvé par le commissaire de l’artillerie qui l’installa au musée des Arts et Métiers de Paris, où il repose toujours.
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