L’expression désigne aujourd’hui le fait d’avoir un loisir particulièrement prenant, un dada parfois obsessionnel. Mais d’où provient-elle ?
Selon les linguistes, l’étymologie du mot vient de Marie. Mariotte, devenu marotte, est l’un de ses nombreux diminutifs, renvoyant à une petite figure, une statuette de la Vierge Marie.
Au Moyen Âge, la marotte est l’attribut du bouffon – ou fou – du roi. L’objet parodie un sceptre. Il s’agit d’un bâton surmonté d’une figure grotesque affublée d’un bonnet à grelots. Cet accessoire donne à l’amuseur le droit de se moquer des classes sociales supérieures sans risquer d’être puni.
Par extension, la marotte des marionnettistes est une poupée montée sur un manche en bois. Là encore, elle sert à amuser, imiter, transmettre des histoires. Elle est dite “à main prenante” lorsque le manipulateur tient la tige d’une main, cachée par un tissu, et que son autre main devient celle de la marionnette.
Au 17e siècle, le mot prend pleinement le sens de folie. Signification qui a depuis évolué avec nuance : avoir une marotte est témoigner d’une idée fixe, d’une manie, d’une passion pour quelque chose.
Dès la seconde moitié du 18e siècle, elle désigne aussi le mannequin employé par les modistes. Prenant la forme d’une tête, en carton ou en bois, elle sert de gabarit pour confectionner les chapeaux. Certains modèles sont en grès, avec une ouverture pour placer des braises à l’intérieur et aider à repasser les coiffes.
À lire :
Antiquités Brocante n° 262
