Depuis le 14e siècle, les verriers produisent d’imposants contenants en verre au goulot court, servant à conserver et transporter liquides, alcool, vin, spiritueux, acide… D’objets fonctionnels, les dames-jeannes sont devenues des pièces phares de la déco des années 70. Depuis quelques années, elles reviennent en force.

Dans l’esprit des jarres et amphores, cette grosse bouteille sphérique à fond plat, en verre épais, permet de voir le contenant et de contrôler le niveau dans les échanges marchands. Elle assure la conservation dans un contenant étanche, condamné par de l’étoupe ou un bouchon de liège. Son robuste goulot, court de 5 cm de diamètre, limite la casse.

Sous haute protection

Cette bonbonne se trouve parfois entourée d’un tressage d’osier, de chanvre, de paille ou d’autres matériaux naturels. Le clissage qui l’enserre se voit adjoindre des poignées pour faciliter la prise. En effet, aux 30 à 50 kg de denrées pour les plus volumineuses, s’ajoute le poids du verre.

Il faut donc pouvoir manutentionner facilement la dame-jeanne, qui est véhiculée par carrioles ou bateaux. Cette coque la protège donc des chocs.

Avec le temps, les fibres tressées qui l’englobent disparaissent au profit du plastique ou d’un treillage métallique, nettement moins flatteur pour la décoration. Les plus petits formats, jusqu’à 20 litres, portent le nom de bonbonnes. Au-delà de 50 litres, on les appelle des touries.

Les fausses vieilles

Face au succès de ces contenants, les verriers ont diffusé une gamme moderne de couleurs variées, avec goulot court évasé, extrapolé de ce qui était, au départ, un accessoire purement fonctionnel.

Désormais, il en vient de partout dans le monde et aussi de toutes tailles, parfois sans rapport avec leur forme initiale. Quant au mot dame-jeanne, il est même devenu un terme générique pour toute grosse bouteille de couleur…

Photo : © Dame Jeanne & Co

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